Des moutons sur le campus de paris nanterre

AuthorA. Weaver/A. Roze/K. Inagnibomoua/L. Rioux
PositionUniversité Paris Nanterre
Pages47-54
Bulletin of the Transilvania University of Braşov
Series VII: Social Sciences Law Vol. 10 (59) No. 2 - 2017
DES MOUTONS SUR LE CAMPUS DE
PARIS NANTERRE
A. WEAVER1 A. ROZE1 K. INAGNIBOMOUA1
L. RIOUX1
Résumé: Certaines organisations incitent leurs employés à amener leur
animal familier sur leur lieu de travail, arguant d’un impact positif sur leur
confort, leur gestion du stress et leur productivité des salariés. Nous nous
sommes demandé quels rôles jouent, auprès du personnel et des usagers, les
moutons qui viennent régulièrement brouter sur le campus de Nanterre, alors
qu’il n’y a aucun enjeu économique. Quatre-vingt personnes (personnel de
l’université, enseignants et étudiants) ont rempli un questionnaire
comprenant une partie permettant de repérer leur attitude envers la présence
de moutons, une échelle d'attachement au lieu et la traduction française de la
Connectedness to Nature Scale-CNS. L’analyse par classification par nuées
dynamiques a fait émerger trois profils: les «Pro-Nanterre», les
«Consommateurs» et les «Anti-moutons». Le statut, l’attachement à
l’université et la dimension environnementale du développement durable
semblent avoir un caractère clivant.
Mots-clés: animal, confort, stress, attachement, développement durable.
1. Introduction
Bien que le confort soit une préoccupation centrale de notre époque moderne, ce n’est
qu’au cours de ces deux dernières décennies que les chercheurs en Sciences humaines
(psychologues, sociologues, gestionnaires, architectes…) s’en sont emparés et l’ont
appliqué aux contextes professionnels (ou de formation), se penchant ainsi sur la manière
dont les salariés (ou les usagers) vivent leur lieu de travail (ou de formation). Dans cette
optique, la psychologie environnementale en tant que discipline étudiant les processus
psychologiques qui contribuent à l'entretien de la dynamique existant entre l’espace
physique et l’espace social, a très logiquement une place toute particulière (Rioux, 2014).
Le confort au travail y est défini comme un concept tri-dimensionnel articulant des
dimensions physique (par exemple les nuisances ou les normes fixant « les zones de
confort » et la non-dangerosité d'un espace de travail), évaluatif (par exemple, la
satisfaction de l’employé résultant de la dynamique qui s'instaure entre lui et son
environnement de travail) et psychologique (par exemple, à travers le processus
d'attachement au lieu de travail) (Rioux, Le Roy, Rubens, & Le Conte, 2013). En ce sens,
elle peut être un outil précieux pour les responsables des ressources humaines soucieux
du bien-être des salariés.
1 Université Paris Nanterre, LAPPS EA 4386, liliane.rioux@u-paris10.fr

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