L'euthanasie. Perspectives philosophiques

AuthorAndy Pusca
PositionChargé de cours - Université "Danubius" de Galati
Pages85-90

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La mort peut faire en sorte qu'on devienne ce qu'on était destiné à devenir, elle peut être dans le vrai sens du mot, un accomplissement.

François Mitterrand

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1. La richesse d'une controverse

La lutte pour la survie a représenté et représente encore un élément fondamental de la vie. Mais, lorsque l'organisme claque ou que, génétiquement, est transmis le signal d'abandon, résigné, l'individu va mourir. La décence devant la mort se retrouve non seulement chez les Eskimos, mais aussi chez nos semblables, les vieillards de la campagne qui sentent l'approche du dernier instant et demandent que l'on fasse venir le prêtre et les êtres chers, pour qu'ils leur donnent les derniers conseils et recommandations.

Dans la société occidentale, on communique aux patients incurables le diagnostique et pronostique vital. En plus des aspects moraux et affectifs pour de tels patients, il est important qu'ils mettent de l'ordre dans leur propre vie, en clarifiant affaires, avoirs, testament (s). Une question particulière? Certains patients sont tourmentés par des souffrances difficilement supportables, qui épuisent leur moral et exigent ou la suppression de la cause, ou la mort. Intégrés dans une société complexe, dans une famille, ils sont soignés par une équipe médicale spécialisée, mais, au niveau de chaque maillon, il y a un impact matériel, psychologique, professionnel. Le malade n'est pas un citoyen quelconque - il peut représenter l'homme de base d'une recherche fondamentale, une personne irremplaçable dans la

fonction qu'il détient. Sa mise hors de circuit signifierait une grave perte pour la recherche. En général, la famille participe en permanence - durant des heures, des jours et des mois - mais, peu à peu, elle est minée par la fatigue, même elle peut céder psychiquement, ayant acquis le sentiment de l'inutilité de la lutte. Ce à quoi s'ajoute la question de l'argent pour les appareils, alimentation spéciale, médicaments. D'autre part, l'équipe médicale elle-même vit le stress et la fatigue en essayant diverses variantes de traitement - des plus simples aux plus agressives -Page 87pour l'amélioration de la souffrance du patient, et non pas pour la guérison de la maladie principale.

Par exemple, pour le traitement de fortes douleurs, on a recours à la croissance des doses analgésiques ou du nombre de médicaments administrés, ce qui peut provoquer accidentellement des dépressions cardio-vasculaires ou même la mort. Un tel exemple est cité par Dr. M. S. Hudson dans une étude de médecine palliative, effectuée en France en 1998, concernant l'emploi pour la sédation de la douleur du cocktail lithique M1; formé de Pétidyne, Chlorpromazine et Prométhazine. Sur requête de la famille et du malade, l'équipe a été obligée à administrer ce mélange dans 885 cas. Les motivations de la décision: la douleur, l'agonie prolongée, la souffrance de la famille ou même de l'équipe thérapeutique. Dans l'enquête entreprise, Dr. M. S. Hudson s'est proposé de constater, comme il résulte de la déclaration des membres de l'équipe, si le décès du malade, par suite de...

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